Livres de Claire SCOVELL LAZEBNIK

lovecats je le note

Natou

je voulais le prendre a France Loisirs, mais j'hésitais, alors j'attend ton verdict, mais si déja tu nous dit qu'il est drôle, ça le fait, lol

Merci Lovecats

Il semble vraiment pas mal!!! Merci beaucoup, je prend note aussi.

J'ai trouvé un extrait sur le net:

Citation :

1

- Tu crois qu'elle sera là ?
C'est la première question de ma mère lorsqu'elle grimpe dans la voiture. Je n'ai pas pris la peine de descendre. J'ai juste donné un coup d'avertisseur et j'ai attendu. Je supporte stoïquement son baiser sur ma joue puis passe la première et démarre en trombe sans même lui laisser le temps de boucler sa ceinture.
- Oui, Barbara, je crois qu'elle sera là, vu qu'elle est la maîtresse de maison et qu'il est son mari. Question suivante ?
Elle baisse le pare-soleil et étudie son reflet dans le miroir.
- Pour le moment, oui, il est son mari, mais ça ne durera pas. Avec lui, ça ne dure jamais.
- Avec deux tourtereaux comme Richard et Alicia, ça durera forcément.
- Quand j'y pense, j'ignore pourquoi je vais là-bas. De quoi j'ai l'air ?
- Tu es superbe. Il va retomber amoureux de toi, il la quittera pour revenir avec nous, je retrouverai mon petit papa et ma petite maman et nous vivrons heureux tous ensemble comme avant.
- Je ne le reprendrais pas, même s'il me suppliait à genoux.
- T'en fais pas pour ça, il ne te suppliera jamais.
- Je ne sais vraiment pas pourquoi j'y vais, répète-t-elle.
À vrai dire, moi non plus. Mais notre famille dysfonctionnelle éprouve ce besoin irrépressible de se réunir pour Thanksgiving. Ça fait pourtant belle lurette que nous ne formons même plus une famille, elle, moi et le paternel.
Et me voilà donc en train de conduire ma mère à un dîner de Thanksgiving chez mon père qui ne peut pas la souffrir, mais qui retrouve en moi assez de lui-même pour supporter cette épreuve une fois l'an. Pas étonnant, je suis sa copie conforme, même cheveux noirs, même yeux bruns. Comme lui, je suis nerveuse et courte sur pattes, autrement dit l'exact opposé de la femme qui m'a mise au monde. Ainsi que vous pouvez l'imaginer, ce dîner est pour nous tous une vraie partie de plaisir.

Je me souviens que pour mes quatorze ans mon père avait décidé de me sortir. Il était ce soir-là avec sa copine du moment, une fille qui devait sniffer de la coke ou bien avoir une vessie de la taille d'un dé à coudre, parce qu'elle avait passé tout son temps aux toilettes. C'est à peu près le seul trait de sa personnalité qui m'ait marquée, car son regard était aussi vide que sa conversation.
Quoi qu'il en soit, c'était la première fois de ma vie que je me trouvais seule à table avec mon paternel.
Enhardie par le verre de vin qu'il m'avait autorisée à boire, j'ai trouvé le courage de lui demander :
- Pourquoi tu as épousé ma mère ? Elle et toi n'avez rien en commun.
- C'est que tu ne l'as pas connue quand elle avait vingt ans.
- J'ai vu des photos d'elle.
- Oui, mais il fallait la voir en chair et en os.
- C'était donc juste son physique qui t'intéressait ?
- C'était certainement pas son QI.
- Mais tu as quand même eu un gosse avec elle. Pourquoi ?
- C'était un accident. Ta mère avait dû déconner avec sa pilule.

Eh bien, nous y sommes. J'ai devant moi la famille avec qui je vais passe Thanksgiving.
Nous sommes tous réunis autour de l'immense table de Richard et Alicia, dans leur immense salle à manger, de leur immense maison de Little Holmby. Sept pékins autour d'une table qui pourrait en accueillir quatorze au bas mot.
Je suis placée à côté de Marcus, un garçon de mon âge qui ressemble trait pour trait à sa cousine Alicia. Grand, élancé, teint mat et cheveux noirs. Un beau mec qui semble beaucoup s'intéresser à la nourriture qu'il a dans son assiette et ne relève le nez qu'au moment où j'ôte mon pull. Je signale au passage qu'une grosse bûche se consume dans la cheminée, alors qu'il doit faire pas loin de vingt-cinq degrés dehors. Le T-shirt que je porte dessous ne doit pas être à la hauteur de ses espérances, parce que Marcus se détourne aussitôt et replonge dans son auge.
En face de moi, j'ai un associé de mon père, un certain Dennis Klein. Un type très poli qui a bêtement complimenté Alicia sur sa cuisine. Grossière erreur. La voilà qui se rengorge, façon reine d'Angleterre saluant le bas peuple, mais mon père lui sabre son effet lorsqu'il lâche dédaigneusement :
- Alicia n'a rien fait, c'est la bonne qui a tout préparé. Les blanches mains de ma chère femme n'ont jamais tenu une casserole.
- Les mains d'Alicia sont superbes, fait ma mère.
- Comme c'est gentil, minaude l'autre.
- Non, vraiment, elles sont très belles, insiste maman lourdement.
Je me tourne vers le paternel et lui demande si je peux avoir un verre de ce truc, en montrant le martini dont il se rince le gosier.
- Tu as l'âge de boire ? me demande Dennis Klein.
- J'ai onze ans, j'en aurai douze le mois prochain, et maman me laisse déjà prendre le bus toute seule.
- Continue sur ce ton, me fait mon père, et tu ne survivras pas jusqu'au jour de tes treize ans.
Mais, bon prince, il me verse le verre que je lui ai demandé.
Le breuvage a comme un goût de médicament, mais il me donne le coup de fouet dont j'ai besoin pour supporter cet horrible dîner.
Tout le monde se tient très bien, là n'est pas le problème. Mais je m'emmerde comme un rat mort. Ma mère passe la pommade à Alicia, histoire de bien montrer que ça ne lui fait ni chaud ni froid que cette beauté latine soit maintenant mariée à l'homme dont elle a porté l'enfant. Alicia, qui me déteste probablement autant qu'elle déteste ma mère, sourit d'un air crispé à chaque compliment et lâche la vapeur en aboyant sur la pauvre femme qui nous fait le service. Elle parle l'espagnol beaucoup trop vite pour moi, mais le ton est sans ambiguïté. Cléopâtre gourmandant ses esclaves. Mon père se conduit en parfait goujat, épargnant peut-être un peu plus son ex-femme que la nouvelle. A ma droite, Marcus s'empiffre en silence, et à ma gauche Dennis Klein ne moufte pas. Pour finir, il y a la petite Célia, la fille de Richard et d'Alicia. Elle court autour de la table dans une robe rose, assortie aux nœuds roses qu'elle porte dans les cheveux. C'est le genre de gamine qui se vernit les ongles et se croit adorable. Personne ne lui prête la moindre attention, hormis sa nounou qui la suit comme son ombre et lui parle à voix basse, tout en s'efforçant de la tenir à distance d'Alicia qui la fusille du regard chaque fois que la môme s'approche d'un peu trop près.
A l'observer, j'en viendrais presque à trouver sympathique ma propre mère qui s'enfile autant de martinis que Richard et zyeute discrètement du côté de Dennis Klein. Ce type est un tantinet trop jeune pour elle, mais ma mère est encore très bien conservée, grâce à une hérédité WASP qu'elle a bêtement omis de me transmettre. C'est étrange qu'elle n'ait pas eu plus d'hommes dans sa vie. J'imagine qu'ils ont tous été découragés par l'incompétence pleurnicharde qui fait pendant à sa beauté.

Ca m'a l'air sympa, je le note pour un futur achat, histoire de changer des polars et thrillers!

Je l'ai lu il y a quelques temps, c'est vraiment sympa, drôle et c'est aussi une jolie histoire ! :3:

Une journée grise, un petit moral, une envie folle de se glisser sous la couette avec un livre qui se lit "tout seul" et lire, lire, lire... Sourire aussi, s'attacher aux personnages, découvrir très tôt la fin mais languir plutôt que de râler de la voir venir, par contre râler car le livre est truffé de fautes de frappe... Voilà mon samedi avec ce livre!
Les personnages sont attachants, frais, atypiques même si prévisibles, les clichés ne sont pas lourds, on sourit beaucoup et souvent aussi avec un zeste de tendresse.
J'ai passé un excellent moment que j'ai fait durer jusque tard dans la nuit, un réel plaisir que je n'avais pas eu depuis longtemps!