POETIQUE DE L'EGORGEUR :
Je voudrais mentionner ce roman à mon avis très surprenant et prometteur, pas tout à fait un policier plutôt un roman d'aventures, à suspense et thriller psychologique, pas de la SF, des commentaires sur des bouts de vie très à propos...j'ai été séduite, j'ai ris et voici la critique plus officielle :
Jusqu'au bout, on suit les péripéties du personnage, Nid Immarskjold Dugay, aux origines norvégiennes, universitaire à Toulouse, marié à Alice, père de Marnie et Emeline. Une vie tout à fait ordinaire, propre, rangée, impeccable. Car Nid n'est pas un homme extravagant, il se repose sur des bases solides et mène un rythme automatique, presque comme un robot. Peu de sursaut dans son existence, tout est réglé comme sur du papier à musique ! Mais, bien entendu, cette belle façade va se fissurer : en prologue, le narrateur se confesse, il va tout perdre. Tout ce qu'il possède et ce à quoi il tenait le plus. Et ce, par la faute de Yagudin. Une figure de légende dans les contes norvégiens, Yagudin le Terrible, l'égorgeur aux mains percées, qui depuis des lustres enlève les femmes et tue les enfants. Nid connaît cette légende et la récite chaque soir à ses filles. Ensuite, quatre mois vont entraîner l'homme vers une descente vertigineuse : l'apparition d'une princesse islandaise, l'été qui s'éternise mollement, sa perpétuelle incapacité à écrire son roman et le soupçon grandissant de l'ombre de Yagudin dans sa vie, prêt à saborder ses remparts. En alter ego, on découvre la légende de Yagudin, embarqué vers les contrées norvégiennes... C'est captivant. Le roman va se précipiter dans l'angoisse, l'invraisemblable et la panique. On suit Nid dans sa poursuite du criminel, on l'accompagne dans sa spirale de folie et on tremble d'effroi. C'est une précipitation d'événements qui devient de plus en plus hallucinante. Et aussi, la superbe conclusion du roman : é-pa-tant !