un couple d'amis est venu manger chez nous l'autre soir et ma copine m'a conseillé quelques livres:
Muriel Barbery, l'élégance du hérisson
L'avis de la Fnac
Concierge, Renée Michel cultive les archétypes de la profession pour préserver son jardin secret: sa passion pour les héros de Tolstoï, la grande musique et les films d’Ozu. Entre satire sociale et réflexion philosophique, ce second roman est une savoureuse apologie de la seule intelligence qui vaille, celle du coeur.
Pour vivre heureuse la Mère Michel a décidé de vivre cachée. Concierge du 7 rue de Grenelle à Paris, Renée Michel a cinquante-quatre ans, elle est veuve, petite, laide, grassouillette, pauvre, discrète et insignifiante. L’immeuble est occupé par la fine fleur de la haute bourgeoisie, de la droite ultra-conservatrice à la gauche caviar, tout ce beau monde étant doté d’une progéniture brillante. Pour eux la concierge n’est pas même pas une personne, simplement une fonction, celle de garder les clefs ou de sortir les poubelles. Aucun d’entre eux ne soupçonnerait qu’elle est plus cultivée qu’eux tous réunis. Madame Michel est mélomane, cinéphile, elle adore la peinture, lit beaucoup, surtout Tolstoï (qu’elle adore au point d’avoir nommé son chat Léon). Elle est capable de réfuter la phénoménologie de Husserl tout en prenant soin de faire croire à son entourage qu’elle passe sa vie à regarder des jeux télévisés. Sa vision des occupants de son immeuble est une radiographie, féroce et lucide de notre société contemporaine. Elle rejoint d’ailleurs celle d’une autre occupante de la maison, une gamine surdouée, déjà revenue des faux-semblants de la comédie sociale dont elle a décidé de se retrancher. Ces deux-là vont finir par se reconnaître sous l’égide d’un nouvel arrivant, un certain M. Ozu lointainement apparenté au cinéaste japonais que la concierge admire tant.
Entre satire sociale et réflexion philosophique sur le sens de la vie, L’Élégance du hérisson est une savoureuse apologie de la seule intelligence qui vaille, l’intelligence du cœur.
Muriel Barbery est née à Bayeux en 1969. Agrégée de philosophie, elle enseigne à l’IUFM de Saint-Lô. Son premier roman Gourmandise paru chez Gallimard en 2000 et repris en Folio en 2002 a été traduit en douze langues
À qui se fier ? Renée Michel, 57 ans, concierge d’un de ces beaux immeubles d’un quartier chic de Paris, protège son jardin secret de philosophie érudite et de passion d’art asiatique derrière une allure revêche et salement dépenaillée. Paloma, 12 ans, vit à la même adresse « dans un appartement de riches ». Sous des manières obéissantes, elle promène autour d’elle un regard d’une terrible lucidité. Pour son treizième anniversaire, elle a d’ailleurs décidé de se suicider. Page après page se décline le journal intime de leur improbable rencontre. L’arrivée d’un étrange troisième personnage va tout précipiter. Critique des apparences et chasse aux faux-semblants, Muriel Barbery a écrit en absolue finesse un second roman insolemment tendre auquel on s’attache et qui vous tient à coeur. On y rit, on s’y laisse émouvoir sans retenue. Et on en sort content. On y rit, on s’y laisse émouvoir sans retenue. Et on en sort content.
Epok, l'Hebdo de la Fnac.
Mot de l'éditeur
L’immeuble où se déroule l’action de ce roman, rue de Grenelle à Paris, semble bien ordinaire : une vie d’immeuble tranquille, animée par de petits différends de copropriété ou de voisinage. Les occupants offrent une palette humaine représentative de l’espèce dans le moins bon comme dans le pire.
Deux d’entre eux, pourtant, n’ont rien de banal. Ce sont les deux narratrices, qui prennent alternativement la parole pour donner de l’immeuble − et du vaste monde qui l’entoure − une vision inattendue. La première est la concierge, Renée, douée d’une intelligence redoutablement acérée et d’une érudition encyclopédique (qu’elle s’efforce de dissimuler afin de ne pas froisser ses administrés, persuadés qu’en ce monde chacun doit se tenir à sa place). L’autre narratrice, Paloma, douze ans, est une gamine surdouée affligée d’une famille qui ne la mérite pas. D’une maturité effrayante, Paloma nous livre ses pensées les plus intimes et les plus stupéfiantes. Elle se donne encore quelques mois pour faire le tour de la question existentielle, après quoi elle envisage des changements radicaux.
Mais l’arrivée dans l’immeuble d’un nouveau copropriétaire, un riche Japonais d’un certain âge, Monsieur Ozu, qui porte sur tout et sur tout le monde un regard d’une intelligence aiguë, va bouleverser la donne…
Muriel Barbery use des armes de la satire, mais chacun des habitants de l’immeuble pèse son poids de chair et de contradictions grâce à mille détails concrets qui nourrissent ce roman pétillant et espiègle.
Nancy Huston, lignes de faille
L'avis de la Fnac
« Je passe le plus clair de mon temps à dormir, et même quand je suis réveillé je me sens indolent et apathique. Moi non plus je ne suis pas ravi à l’idée de voir mamie Sadie. Je sais qu’elle compte sur moi pour réussir là où tous les hommes de sa vie ont échoué : son père qu’elle n’a jamais rencontré, son mari dramaturge raté mort prématurément, et son fils à qui elle a un jour balancé en pleine figure qu’il était un col blanc invertébré. J’ai bien l’intention de réaliser ses rêves, je le jure, mais je préférerais qu’elle nous rende visite quand je suis en bonne santé plutôt que malade. En ce moment précis, il ne doit pas être facile de voir que je suis le sauveur de l’humanité. »
De San Francisco à Munich, de Haïfa à Toronto et New York, Lignes de faille balaie un demi-siècle d’histoire à travers le regard et le vécu de quatre enfants - Sol, Randall, Sadie et Kristina -, tous âgés de six ans. Avec une particularité : chacun d’entre eux est le parent du précédent. Entre une fillette allemande des années 1940 et un jeune Californien du XXIe siècle, il n’y a rien de commun, si ce n’est le sang. Chaque génération aura pourtant subi les séismes, personnels ou politiques, déclenchés par la précédente, et tous auront une vision différente de la guerre et du Mal.
Dans ce roman à rebours à la structure tout aussi audacieuse qu’originale, Nancy Huston dénonce avec rage une humanité incapable de mettre un terme à la barbarie. Exigeant et brillamment mené, Lignes de faille est une œuvre de référence.
Mot de l'éditeur
Entre un jeune Californien du XXIe siècle et une fillette allemande des années 1940, rien de commun si ce n’est le sang. Pourtant, de l’arrière-grand-mère au petit garçon, chaque génération subit les séismes politiques ou intimes déclenchés par la génération précédente. Porté par la parole d’enfants victimes d’événements qui les dépassent et de choix qui leur échappent – qui les marqueront pourtant toute leur vie –, ce roman se construit à rebours, de fils en père et de fille en mère, comme on suit en remontant le fil de sa mémoire. Quel que soit le dieu vers lequel on se tourne, quelle que soit l’époque où l’on vit, l’homme a toujours le dernier mot, et avec lui la barbarie. C’est contre elle pourtant que s’élève ce roman éblouissant où, avec amour, avec rage, Nancy Huston célèbre la mémoire, la fidélité, la résistance et la musique comme alternatives au mensonge.
Frédéric Lenoir, l'oracle della luna
Mot de l'éditeur
«Contemple, Giovanni, ton tragique et lumineux destin.
L'acceptes-tu ?»
Qui est Luna, la belle sorcière aux cheveux de feu ?
Quelle malédiction frappe le blessé retrouvé dans sa cabane des Abruzzes ?
Qui sont les hommes masqués de noir acharnés à sa perte ?
Quelles paroles terribles dissimule ce mystérieux parchemin qui ne doit surtout pas arriver jusqu'aux mains du pape ?
Au coeur d'un XVIe siècle hanté par les querelles religieuses et philosophiques, le nouveau thriller historique de Frédéric Lenoir nous entraîne des palais aux prisons de Venise, du Mont Athos au bagne des corsaires d'Alger, de Jérusalem au ghetto de Chypre. Un grand roman d'amour et d'aventures où passion, mort, mystique chrétienne et soufie, astrologie et kabbale rythment la quête initiatique de Giovanni, le jeune paysan qui avait osé lever les yeux sur la fille des Doges.
Frédéric Lenoir est philosophe, historien des religions et romancier. Son premier roman, La Promesse de l'ange (co-écrit avec Violette Cabesos), couronné par le prix des Maisons de la presse, a connu un succès international.
Extrait du livre :
Le frère continua son récit en chemin.
- Je me suis levé un peu avant l'office de Matines pour panser la blessure du blessé. Quand je suis arrivé à l'infirmerie, j'ai été surpris de voir que la pièce était éclairée.
Quelle ne fut pas ma stupeur quand j'ai constaté que le verrou intérieur était tiré ! Impossible d'ouvrir la porte…et j'ai soudain senti un liquide chaud couler sur mes sandales. Quand j'ai réalisé que c'était du sang, j'ai couru vous prévenir. À croire qu'on a égorgé un bœuf !
- Qui dormait à l'infirmerie cette nuit ?
- Uniquement l'homme blessé amené par les paysans.
À ces mots les deux moines parvinrent au seuil de la pièce. Fra Gasparo éclaira le bas de la porte close à l'aide de sa torche. Le prieur eut un haut-le-cœur en voyant la flaque de sang qui s'étalait sous ses pieds. Puis il fit signe au frère de l'aider à enfoncer la porte. Les deux hommes vinrent vite à bout du petit verrou. Il céda brutalement, offrant aux moines un spectacle d'épouvante.
La pièce était éclairée par une torche accrochée au mur. L'homme amené par les villageois était étendu dur le sol, le visage tuméfié, les bras en croix, et sa plaie au côté laissait filtrer un filet rouge. À quelques mètres de lui gisait un autre corps dans une mare de sang.
- Mon Dieu ! s'écria le prieur. Fra Modesto ! Il…il est…
- Eventré, constata Fra Gasparo la voix tremblante. Son ventre a été transpercé avec la lame de cautérisation que j'avais posée près du blessé, ajouta-t-il en observant l'objet tranchant à côté du corps.
- Que s'est-il passé ? Qui a pu commettre ces deux crimes épouvantables en nos murs ?...Et pourquoi ?
-Mais où est passé l'assassin ? s'inquiéta Fra Gasparo. La pièce étant fermée de l'intérieur…il ne peut qu'être encore ici…
- Tu as raison, reprit le prieur se saisissant d'un tisonnier.