Voilà le nouveau livre que j'ai ouvert hier soir : ANA NON
Voici la critique d'un auteur :
"Le livre le plus beau
J’ai relu, à la bibliothèque d’Espalion, le livre le plus beau, le roman le moins roman, le récit le plus vrai, le plus fort, le plus fabuleux, le plus juste, le plus simple et le plus dense, le plus dur et le plus tendre, le plus poignant, le plus émouvant, le plus dramatique et pathétique, le plus inouï et le plus crédible, le plus réel, le plus terrible, le plus scandaleux, le plus inhumain et le plus humain, incroyable et sublime. Inoubliable.
Histoire d’amour, naturel, utérin, animal, viscéral. La Mère !
Fresque en filigrane d’un régime historique. Filigrane de sang qui crève les yeux qui veulent voir, les cœurs qui ont du cœur, les consciences qui en sont. Le rouge et le noir. Guerre et paix. L’après-guerre et la nouvelle-paix. Le calme après la tempête. Le silence et la mer. L’aumône et la honte. L’humiliation et la dignité. La vieille-perdue et les vainqueurs ! La cruauté et l’invraisemblance…
Les cartes postales en négatifs : une immense et grandiose croix plantée comme une énorme et menaçante épée sur la lamentable basilique où reposent les deux petits héros embaumés que saluent les touristes.
Vieille-innocente et l’aveugle écorché qui sait, et voit, et en meurt.
Vieille-misérable et le chien pelé, qui aime et qu’on assassine.
Vieille-très-vieille, vieille-très-laide, sale rouge, aussi-laide-que-vieille-que-sale, sacrée reine d’un jour par le pantin qu’on applaudit.
L’amour, le pain, l’anis, le sperme, l’amour.
La mère vers son Petit. Voyage d’initiation et de connaissance, d’amour et de mort. Une ligne droite, verticale, qui suit la voie du chemin de fer. Du soleil vers la neige. En suivant la voie du chemin de fer. De la vie vers la fosse dans les barbelés. Il faut suivre la ligne qui suit la voie que suit le chemin de fer.
La mère-vieille, toujours plus vieille, suit la ligne.
Une écriture parfaite. Remarquable ! Remarquable la poésie. Roman-si-peu-roman. Ana ! Ana ! Veuve rouge et vieille noire. La femme-mère, l’amour simple comme l’amour.
« Ana Non » de A. Gomez Arcos, le livre le plus beau que j’aie jamais lu. "