"Les voleurs de beauté" : Pascal BrucknerEdition "Livre de poche", 1999 (248 pages) Présentation de l'éditeur :Un soir d'hiver, Benjamin et sa fiancée Hélène, pris dans une tempête de neige, ont trouvé refuge dans le chalet où Steiner, avocat aux allures de vieux beau, vit avec sa femme Francesca et un domestique, petit homme repoussant. Ils sont accueillis à merveille, mais peu à peu, un poison se mêle au charme. Fasciné et épouvanté à la fois, Benjamin va découvrir quelle punition ces êtres disqualifiés par l'âge réservent à ceux dont la beauté est une insulte. Hélène devra-t-elle à son tour servir de victime expiatoire ? Quant à Benjamin, l'écrivain mûr qui trouvait auprès d'elle une seconde jeunesse, il lui restera à se demander si ce couple monstrueux ne lui tend pas un miroir... Roman policier et conte fantastique, à la fois suave et cruel, Les Voleurs de beauté ont valu à Pascal Bruckner le prix Renaudot 1997. (
Amazon.fr)
Mon avis :9.5/10
Cette histoire me laisse une drôle d’impression… Que dire de ce serviteur étrange qui vit aux côtés d’un couple encore plus étrange, et qui pratiquent tous trois de bizarres rituels sur des jeunes filles en fleur, tout simplement pour leur voler leur beauté, les punir pour ce que leur a donné la nature ?
On rencontre ici des personnages hauts en couleurs et tout aussi importants les uns que les autres : Benjamin, l’éternel aigri qui vit mal de se voir vieillir, et Hélène, sa fiancée, une jeune fille pleine de vie et de vices aussi ; le couple Steiner : Francesca, la femme aux milles facettes, Jérôme, le mari qui vénère et se laisse manipuler, et enfin Raymond, leur serviteur, un petit homme plutôt laid et sans atours.
Tout commence le soir où Hélène et Benjamin se retrouvent coincés en pleine nature et sous une tempête de neige. Ils vont alors suivre Raymond jusqu’à la demeure des Steiner. Quel n’est pas leur malheur d’avoir atterri ici : Jérôme et Francesca leur réservent bien des surprises … Ces manipulateurs et tyrans, agressés par la beauté, pratiquent de drôle de rituels au fond de leur cave …
On parle ici d’un phénomène de société encore actuel : celui de la beauté et des jalousies qu’elle peut susciter. Le texte est fluide et nous entraîne facilement dans l’histoire. Les termes parfois un peu crus rendent l’atmosphère malsaine, mais il n’est pas pour autant inintéressant d’en connaître le dénouement.
Je n’irais pas jusqu’à le conseiller, mais si vous en avez l’occasion, lisez le, il vaut vraiment le détour. J’imagine que l’auteur veut nous mettre face à nos propres reflets et nos propres doutes aux travers de ceux des différents personnages, à savoir : que vaut la jeunesse éternelle et jusqu’où est-on prêt à aller pour la conserver ?