Résumé :Une Vénus en bronze a été découverte dans la petite ville d'Ille. Cette étonnante statue, d'une étrange beauté, hante les imaginations, déchaîne les passions, alors que se préparent les noces du jeune Alphonse et de M lle de Puygarrig. Est-elle une bienveillante représentation de la déesse de l'Amour comme l'affirment les archéologues ? Est-elle maléfique comme le prétendent les habitants du village ? Les curieuses inscriptions gravées sur son socle apporteront-elles une réponse aux mystérieux événements qui bouleversent la région ?
Mon avis :La Vénus d'Ille est un récit fantastique écrite par Prosper Mérimée en 1835 et éditée en 1837.
Il a eu l'idée de cette nouvelle lors de son voyage dans le Roussillon en 1834. Il y avait découvert un site antique où des fouilles archéologiques avaient révélé un temple antique dédié à Vénus. Mêlant imagination et érudition (Mérimée a été inspecteur des Monuments Historiques), il nous offre avec la Vénus d'Ille, l'une des plus célèbres de ses Nouvelles fantastiques.
Le cadre de l’histoire se passe dans une toute petite ville du Roussillon. la ville d’Ille. Le narrateur exerce le métier d’archéologue. C’est cette fonction qui le pousse à se rendre dans cette ville. En effet, il doit, lui et son guide, rencontrer un vieil antiquaire. Cet antiquaire se nomme Monsieur de Peyrehorade. Il est en possession de ruines dites antiques et il doit les montrer au narrateur et à son guide….
La Vénus d’Ille est un récit fantastique, même si quelques éléments ne concordent pas avec certaines règles du fantastique, ce qui fait d’ailleurs son originalité. D’abord, le récit dans cette nouvelle est fait non pas à travers le personnage qui est la victime des événements fantastiques, mais à travers un narrateur qui est en fait un spectateur, témoin des faits et qui les commente. Dans La Vénus d’Ille se devine la présence d'un objet qui s’anime (la statue de Vénus), mais le narrateur ne l'affirme pas de manière explicite puisque lui-même n’en est jamais le témoin.
Mais la grande originalité de l’œuvre réside sans doute dans le fait qu’elle ait une portée plus vaste que celle d’un simple récit fantastique. En effet, le message que nous transmet l’auteur est celui du respect de l’amour. Tous les personnages qui de près ou de loin ont nui à l'amour (Vénus) seront punis (Jean Coll, l’apprenti, M. Alphonse et M. de Peyrehorade). Certains même qui auront transgressé les interdits en ne considérant l’amour que comme une mascarade (M. Alphonse et son père) seront punis de mort.
J'ai renoué avec Mérimée après tant d'années, la dernière fois c'était au collège avec « Colomba », que j'aimerais bien relire d'ailleurs. J'aime beaucoup son style d'écriture. L'histoire et le décor prennent vie devant nos yeux. La notion de fantastique est très présente, à travers les récits des différents intervenants, sans que l'on voit vraiment la statue en action, tout est suggestif mais bien présent.
En somme une courte nouvelle qui m'aura permis de retrouver un auteur, qui a l'époque m'était imposé, mais que je lirais à nouveau avec plaisir.